Un modèle scientifique pour améliorer son attractivité en matière de capital industriel devra être adopté. Ce qui va permettre de réduire le chômage et de lutter contre l’informel.
À l’heure où le local et le global s’entremêlent, le territoire s’impose de plus en plus comme pierre angulaire du développement socio-économique. Considéré depuis longtemps comme un simple lieu d’exercice des décisions émanant du pouvoir central, il se présente aujourd’hui comme un acteur à part entière, capable de par ses spécificités, ses ressources et ses institutions, de prendre son développement en main. Dans ce cadre, le Conseil de la région Fès-Meknès a organisé avec la participation des autorités locales, d’universitaires, d’experts et des élus de la région un colloque sous le thème de «La régionalisation avancée, un levier de développement durable». «Deux ans et demi après la mise en place de la régionalisation avancée, il est temps de faire un bilan des principales réalisations et des difficultés qui font face à la réalisation de ce large chantier», précise Driss Guerraoui, universitaire et secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental.
Lors de cette rencontre, Guerraoui a mis en exergue le rôle prépondérant que pourrait jouer la régionalisation avancée dans le décollage économique. Selon ses explications, il existe plusieurs facteurs qui font de la régionalisation avancée un cadre adéquat pour réaliser cet objectif dont le premier est le fait que l’État n’a pas réussi à mettre en œuvre une gestion centrale du développement des différents domaines. En plus du fait que l’État n’a pas la capacité de résoudre les problèmes stratégiques qui concernent les citoyens tels que l’habitat, l’éducation et la santé et c’est, ajoute-t-il, ce qui fait de la régionalisation le principal cadre pour gérer ces éléments. «C’est dans ce sens que la régionalisation doit contribuer à la gestion participative de la chose publique et instaurer un nouveau genre de partenariat sur les plans national et international», précise Guerraoui. Abderrazak El Hiri, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès a mis l’accent lors de cette rencontre sur le rôle de l’industrie dans le développement de la région de Fès-Meknès.
Pour lui, «la région doit adopter un modèle scientifique pour améliorer son attractivité en matière de capital industriel, ce qui va permettre de réduire le chômage et de lutter contre l’informel». Et d’ajouter, «aujourd’hui, la région doit faire face à plusieurs défis dont le facteur de productivité sur la région et celui de la concurrence des autres régions». Il est à noter que le climat des affaires de la région novice semble la pénaliser en matière de dynamique économique. Cette dernière, qui est principalement tirée par l’agroalimentaire (73%), l’artisanat, le tourisme et l’industrie dénote en effet un grand écart entre les réalisations et les potentialités de la région. La région souffre d’un taux de chômage élevé et n’accueille que 9% du tissu productif national avec une prédominance des PME et ne contribue qu’à hauteur de 2,4% aux exportations nationales. De son côté, Mohand Laenser, président de la région a rappelé que le Conseil régional de Fès-Meknès doit, en coordination avec la wilaya, les préfectures et les provinces de la région ainsi que les communes territoriales et les services décentralisés œuvrer à l’élaboration du programme de développement régional afin de booster la compétitivité économique de la région, soutenir les secteurs productifs, relancer l’emploi, valoriser les ressources naturelles et réduire les disparités territoriales, rappelant que ce programme étalé sur 2016-2021 prévoit un total de 192 projets d’un coût global de 33 MMDH.
- Écrit par Mehdi IDRISSI
- Publication : 14 mai 2018