«La participation du gouvernement dans le financement des projets de la région est obligatoire. La région et les collectivités territoriales font un effort. Elles poussent le gouvernement à aller dans ce sens. Maintenant, quand il s’agit d’un projet de 100 ou 200 millions de DH, la région peut y participer à hauteur de 10%».
Mohand Laenser, à la tête du Conseil régional Fès-Meknès depuis bientôt 3 ans, croit en la dynamique que peut développer l’espace régional. A condition que l’Etat et les autres partenaires se mobilisent aussi. «Le rôle du Conseil régional est de présenter les projets dont la région a besoin. Pour le président de l’Association des présidents de régions, la région est devenue un acteur principal dans l’élaboration des politiques de développement du pays.
Pour assurer l’évolution escomptée, les élites régionales doivent élaborer un modèle scientifique à même d’améliorer son attractivité en matière de capital industriel. Le but de celui-ci étant de réduire le chômage et lutter contre l’informel. L’implication de différents acteurs, et notamment les universitaires, assurerait la pertinence d’une vision scientifique tendant à résoudre l’équation de l’emploi productif.
En d’autres termes, le développement socio-économique doit émerger du territoire régional, capable de par ses spécificités, ses ressources et ses institutions, de prendre son développement en main. C’est une conviction partagée entre les participants à un colloque, tenu dernièrement, sous le thème: «La régionalisation avancée, un levier de développement durable».
Initiée par le Conseil de la région Fès-Meknès, avec la participation des autorités locales, d’universitaires et d’experts, cette rencontre était l’occasion pour Laenser de rappeler l’élaboration du programme de développement régional.
Etablie par les élus régionaux en coordination avec la wilaya, les préfectures et les provinces de la région ainsi que les communes territoriales et les services décentralisés, cette feuille de route ambitionne le renforcement de la compétitivité économique de la région. Soutenir les secteurs productifs, relancer l’emploi, valoriser les ressources naturelles et réduire les disparités territoriales ne sont pas en reste.
Rappelons que ce programme, étalé sur 2016-2021, prévoit un total de 192 projets d’un coût global de 34 milliards de DH. En attendant sa mise en œuvre, «il est nécessaire d’adopter un modèle scientifique pour améliorer son attractivité en matière de capital industriel, ce qui va permettre de réduire le chômage et de lutter contre l’informel», conseille Abderrazak El Hiri, enseignant chercheur à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès.
Pour ce dernier, «la région doit faire face à plusieurs défis dont le facteur de productivité sur la région et celui de la concurrence des autres régions».
Une feuille de route pour les 25 prochaines années
Le Conseil de la région avait adopté son Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), en décembre 2017. Ce document constitue une feuille de route pour le développement de la région pour les 25 prochaines années. Fruit d’une large concertation entre différents acteurs de la région, qui a débouché sur quelque 642 propositions, le SRAT définit 207 projets ou programmes répartis sur quatre zones, à savoir l’avant-Rif, la zone métropolitaine, le Moyen-Atlas et le périmètre de la Moulouya. Selon le Schéma, l’identité de la région devra s’articuler autour de l’industrie agro-alimentaire et l’économie de la connaissance.
En outre, le document détermine dix orientations stratégiques. Elles touchent au renforcement de la bonne planification des villes, la modernisation des infrastructures, la promotion de la formation et de la recherche, et la justice territoriale de toutes les composantes de la région. Pour ce dernier volet, la région n’hésite pas à appuyer les collectivités territoriales pour l’acquisition de véhicules de transport pour écoliers, ou encore l’achat d’ambulances.
De notre correspondant permanent, Youness SAAD ALAMI
L’Economiste : Edition N°: 5292 Le 12/06/2018