33,8 milliards de DH à mobiliser en 5 ans. Laenser table sur l’appui du gouvernement. El Othmani attendu à Fès le 13 janvier.
Près de 34 milliards de DH d’investissements. C’est ce que prévoit le programme de développement régional (PDR) défendu par Mohand Laenser et voté par le Conseil régional Fès-Meknès.
Avant son adoption, la feuille de route du doyen des présidents de régions a fait l’objet de débats au sein des commissions du budget et des affaires financières, des affaires extérieures et de la coopération, de l’aménagement du territoire, du développement socio-économique, culturel et environnemental, de l’agriculture et du développement rural, de la femme, de la jeunesse et du sport, et de la formation et de l’emploi. Bref, la démarche prévue par la loi organique a été respectée à la lettre. «Nous espérons que les projets envisagés le seront également», commente un conseiller régional.
En effet, le PDR prévoit un ensemble de projets visant la promotion de la compétitivité économique de la région. D’un investissement prévisionnel de l’ordre de 33,8 milliards de DH, ce programme quinquennal table sur la réalisation de quelque 197 projets.
Ces derniers visent la transformation de la région en une région d’accueil attractive, principalement par l’amélioration de l’infrastructure, du transport et de la mobilité, le développement de l’emploi et de la formation, la protection de l’environnement, le développement du milieu rural et le renforcement de l’aire métropolitaine Fès-Meknès. Etabli à l’issue d’une large opération de concertation, le pacte Etat-région vise aussi la consolidation et la mise en valeur des activités traditionnelles à fort potentiel de développement.
Il s’agit entre autres de la promotion d’une agriculture intégrée, le développement du tourisme, l’appui à l’émergence de l’économie numérique et la modernisation et la diversification de l’artisanat. Prioritaire également, l’appui aux activités et la diversification économique. Ce qui s’appuiera sur le développement du secteur industriel, la promotion de la logistique, le renforcement des services et bien sûr l’appui à l’économie numérique.
Concrètement, le PDR de Fès-Meknès prévoit des projets identifiés couvrant l’ensemble des besoins de la région. Ainsi, pas moins de 2.233 projets ont été identifiés pour un coût global de 46 milliards de DH. Pour les réaliser, des organes efficaces de pilotage et de suivi seront créés. Dès lors, la Région devrait actionner l’amélioration de son attractivité.
A ce titre, quelque 14,6 milliards de DH seront dédiés à l’amélioration de la compétitivité et de l’attractivité économique de la région (78 projets), 7,7 milliards de DH à l’appui aux secteurs productifs et la promotion de l’emploi (38 projets) et 4,11 milliards de DH pour la protection des ressources environnementales et du patrimoine (32 projets). La lutte contre l’exclusion n’est pas en reste. Dans ce registre, 49 projets visent la réduction des disparités territoriales pour un coût global de 7,28 milliards de DH.
S’agissant du financement, le PDR sera réalisé grâce à des ressources propres estimées à près de 4 milliards de DH, un emprunt d’au moins 10 milliards de DH, des subventions d’équipement de l’Etat et des dotations du Fonds régional de mise à niveau sociale. Devront y participer également les collectivités territoriales (3,2 milliards de DH), les ressources communes de la région (14,24 milliards de DH) et les ressources communes des collectivités (875 millions de DH), outre le budget de l’Etat (7,77 milliards de DH).
En ce sens, Mohand Laenser compte arracher un engagement de financement de Saâdeddine El Othmani lors de sa visite annoncée pour le 13 janvier.
En fait, le chef de l’exécutif se déplacera samedi prochain à Fès, où il s’entretiendra avec élus, opérateurs et ONG de Fès-Meknès, dans le cadre d’un programme de visites dans les douze régions du pays, prévues depuis 2016. «El Othmani devrait apporter des réponses et surtout des solutions aux déficits de développement. Maintenant que nous avons une feuille de route pour éradiquer ces maux, il nous faut les moyens. Et c’est sur cette question que le chef du gouvernement nous sera le plus utile», conclut un associatif.
Le SRAT adopté aussi
Feuille de route pour les 25 prochaines années, le Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT) vient d’être adopté par les conseillers régionaux. «Ce schéma est un document stratégique qui renferme une vision de développement régional et une planification du territoire et incarne les choix économiques du développement de la région», explique Driss Skalli Adoui, vice-président du Conseil régional Fès-Meknès. Fruit d’une large concertation entre diérents acteurs de la région, qui a débouché sur quelque 642 propositions, le SRAT Fès-Meknès définit 207 projets ou programmes répartis sur quatre zones, à savoir l’avant-Rif, la zone métropolitaine, le Moyen Atlas et le périmètre de Melouia. Selon le document dont l’élaboration a coûté 2,1 millions de DH, l’identité de la région devra s’articuler autour de deux piliers. Le premier concerne l’industrie agroalimentaire, étant donné «sa forte valeur ajoutée et sa capacité à attirer des capitaux nationaux et internationaux». Le second pilier concerne l’économie de la connaissance. «Ce choix stratégique s’explique par le fait que ce secteur constitue un levier important de développement et un facteur d’attractivité territoriale sur tous les niveaux, outre ses nombreux effets sur le développement et le bien-être», souligne El Hassan Bahi, responsable du bureau d’études.
De notre correspondant, Youness SAAD ALAMI
L’économiste : Edition N°: 095185 Le 09/01/2018